Résumé du roman le parachutage
PARACHUTAGE DE NORBERT ZONGO
A la découverte d'un écrivain.
Norbert Zongo est un journaliste burkinabè né en 1949 à Koudougou et mort assassiné le 13 décembre 1998 à Sapouy. Fondateur et directeur de la publication de l’hebdomadaire L'Indépendant, il est également auteur de deux romans : Le Parachutage et Rougbêinga.. Sa formation initiale est celle d’enseignant, il la pratiquera (à Pô puis à Ouagadougou) jusqu’à ce qu’il soit pris par la fièvre du journalisme. Il travaillera au sein de l’ancien journal étatique Sidwaya (que l’on peut traduire par : la gazette de la vérité) puis au Carrefour africain. Afin d’obéir à sa propre ligne éditoriale, il se fait très critique des tenants du pouvoir en place. Norbert Zongo est connu pour son engagement, sa plume acerbe et malheureusement pour les circonstances obscures qui entourent sa mort.
Comme dit plus haut, monsieur Zongo est un critique politique et cela se ressentait sur ses productions journalistiques. Un dossier en particulier attira son attention, celui de la torture et de la mort mystérieuses de David Ouédraogo, chauffeur au service de François Compaoré (frère cadet de l’ancien président du Burkina Faso). Norbert Zongo investiguera sur l’affaire et son dossier d’investigation désignait comme coupables le cadet du président ainsi que d’autres personnalités et hommes d’affaires influents.
Ses recherches prennent fin le 13 décembre 1998 au bord de l’autoroute numéro 6 entre Ouagadougou et Léo où il périt avec 3 de ses compagnons de route des suites d’une explosion. Cette affaire est l’une des plus tumultueuse qu’ai connu la justice burkinabè et est aujourd’hui encore à l’origine de manifestations sociales et de dénonciations artistiques. L’affaire est par ailleurs rouverte depuis 2014.
RÉSUMÉ DU “ LE PARACHUTAGE”
Un coup d'État traîtreusement orchestré renverse Gouama, le "Père Fondateur de la Nation", Président de la République de Watinbow. Le "Guide éclairé" réussit à s'échapper grâce à un âne. Dans sa fuite il est sauvé par des étudiants qu'il avait emprisonnés pour "communisme". Ces derniers l'aident à franchir la frontière pour la République de Zakro. Un plan est mis en place pour reconquérir le pouvoir perdu mais avec les nouveaux accords entre Watinbow et Zakro, l'ancien "Père Fondateur de la Nation" est livré au nouveau maître de Watinbow..
Le genre : roman
Le cadre : Il s’agit d’un roman fictif qui pourrait se glisser entre le satyre et la critique politique. L’œuvre fut certainement achevée après l’assassinat du président Thomas Sankara et la prise de pouvoir du président Blaise Compaoré. Cette période est caractérisée par une intelligentsia critique vis-à-vis du pouvoir jugé népotiste et corrompu.
Thèmes principalement abordés: Les régimes totalitaires.
L'aspect versatile du pouvoir politique.
Les personnages principaux :
Gouama : le guide éclairé, père fondateur de la République
Son intendant
Tous les membres de la sphère politique pour la plupart appartenant au corps armé.
Citations :
« L’âge d’un homme digne de ce nom ne devrait pas se calculer en années mais en service rendus »
« La vie est courte, la vie des héros est encore plus courte » (dans le sens d’un combat).
Cet ouvrage est incontournable au Burkina Faso et apparaît dans les programmes scolaires. Il appartient à la catégorie des écrits sous tendant le discours politique. La critique du pouvoir est un thème fréquemment abordé par les écrivains africains depuis l’accession à l’indépendance des anciennes colonies. Les similitudes sont grandes entre ce livre et celui d’Amadou Kourouma En attendant le vote des bêtes sauvages. Les thèmes qui frappent le plus sont ceux du parti unique et des conditions de détention des prisonniers au sens large et des prisonniers politiques plus particulièrement.
Cela va de soi, les régimes totalitaires vont de pair avec l’instauration d’un parti unique qui véhicule des valeurs imposées avec pour but d’établir l’ordre. De tels agissements ont pour effet de susciter une chasse aux opposants et aux dissidents qui voient leur vie menacée. Ces opposants sont souvent incarcérés et traités de façon inhumaine. C’est pour cela que certaines situations décrites par l’auteur rejoignent la réalité de nombreux témoignages. Le regretté Valère Somé dans son ouvrage Les nuits froides de décembre décrit avec précision la torture qu’il a subi et ses conditions de détentions qui ont détérioré à jamais sa santé physique et mentale. Les conditions actuelles ne sont guère meilleures c’est pour cela que le débat s’impose.